Golgotha. Edvard Munch, 1900. Huile sur toile, 80 x 120 cm. Musée Munch, Oslo (Wikipedia).
Golgotha
Sylvain Campeau | 6 avril 2020
Araméen : gûl-gûlta’
Grec : golgotha
Latin : calvarium
Le Golgotha est la colline rocheuse où Jésus a été crucifié selon les évangiles canoniques. Son nom est la transcription d’un mot araméen qui signifie « le crâne ». Cette étymologie a permis à Origène de faire un lien avec le crâne d’Adam qui y serait enterré. Cette proposition explique la présence d’un crâne sur certaines représentations artistiques de la crucifixion. À la suite d’Origène, on veut signifier que Jésus est le Nouvel Adam.
Saint Jérôme explique plutôt que le nom viendrait des suppliciés qui ont été enterrés à proximité. Mais il est probable que le nom provienne simplement de la forme de cette colline qui évoque vaguement celle d’un crâne. Ce qui est certain, c’est que le Golgotha et ses environs immédiats ont servi de cimetière comme le démontrent les tombes juives qu’on peut encore voir aujourd’hui sous l’église du Saint-Sépulcre.
Cette église a été érigée sous le règne de l’empereur Constantin après sa conversion au christianisme. Le site avait été enseveli sous le forum d’Aelia Capitolina mais Constantin fit dégager le site au 4e siècle pour y ériger un important sanctuaire en mémoire de la mort du Christ.
Le Golgotha est situé à l’extérieur des murs de Jérusalem (Mt 27,32 ; Mc 15,20 ; Jn 19,17 ; Hb 13,12s). Cette donnée est conforme au droit juif et romain qui exigeait que les exécutions soient faites à l’extérieur de l’enceinte d’une cité. L’archéologie confirme que le site désigné par la tradition est conforme à cette exigence car le Golgotha était situé, jusqu’en 43 de notre ère, à l’extérieur des murs de la deuxième enceinte dont on a trouvé des vestiges.
Diplômé de l’Université de Montréal, Sylvain Campeau est bibliste et responsable de la rédaction.