Jésus et le centurion. Paul Véronèse, circa 1571. Huile sur toile, 192 x 297 cm. Museo del Prado, Madrid (photo : Wikipedia).
Centurion
Sylvain Campeau | 10 septembre 2018
Grec : kenturion
Le centurion est un officier militaire subalterne de l’armée romaine. Il commande une centurie (de 60 à 100 soldats), la plus petite unité de l’infanterie. Le titre a parfois été utilisé pour désigner des officiers d’origine étrangère au service d’Hérode Antipas. C’est peut-être le cas du centurion qui rencontre Jésus à Capharnaüm (Mt 8,5-13; Lc 7,1-10). Le dialogue porte sur l’autorité de Jésus qui est supérieure à celle d’un officier militaire : le centurion est convaincu que Jésus n’a pas besoin de se déplacer; sa parole (« un mot » selon le récit) est suffisante pour guérir son serviteur.
Dans le récit de la passion, un autre centurion est mentionné. Il est présent au calvaire lors de la crucifixion de Jésus (Mc 15,39; Mt 27,54 et Lc 23,47) et devant l’attitude du supplicié, il reconnait en Jésus le Fils de Dieu (Mc et Mt) ou le Juste (Lc). C’est le même officier, selon Marc, qui fait un rapport à Pilate sur la mort de Jésus (Mc 15,44-45).
Dans les Actes des Apôtres, le centurion le mieux connu du Nouveau Testament est Corneille, qui dirigeait la cohorte de l’Italique. Il était païen mais bienveillant envers les Juifs (un craignant-Dieu). Il se convertit au christianisme naissant sous l’influence de Pierre (Ac 10-11). Le plus étendu des récits des Actes (10,1–11,18) a pour personnage principal un officier militaire et pour sommet (11,18) les premiers baptêmes de païens.
D’autres centurions interviennent dans le récit mouvementé des activités missionnaire de l’apôtre Paul (Ac 21,32; 22,25-26; 23,17-23; 27,1). Leur évocation et celles des soldats sous leur autorité nous rappellent que la Palestine, au premier siècle, était sous la tutelle de l’Empire romain. Ces militaires nous indiquent aussi que le message du Ressuscité est destiné à tous, même à ceux que plusieurs Juifs considéraient comme les ennemis du peuple d’Israël.
Diplômé de l’Université de Montréal, Sylvain Campeau est bibliste et responsable de la rédaction.