SAINT PAUL (1/12) |
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Paul, serviteur de Jésus ChristÀ l’occasion de l’année paulinienne, Yves Guillemette vous propose une série de douze articles sur l’apôtre Paul. La série s’appuie sur les passages autobiographiques des lettres de Paul. Vous pourrez ainsi mieux apprécier la vie intérieure de l’apôtre. Saint Paul utilise plusieurs titres pour définir sa mission apostolique : serviteur de Jésus Christ, apôtre, ministre de l’Évangile. Nous commencerons par celui de serviteur de Jésus Christ.
Dans la salutation solennelle de la lettre aux Romains, Paul se désigne d’abord comme « serviteur de Jésus Christ ». Ce terme est la traduction du grec doulos qui signifie aussi « esclave ». Le terme « serviteur » ou « esclave » évoque la conscience d’appartenir et de dépendre totalement du Christ. Il exprime la nature existentielle du service que Paul rend au Christ. Le serviteur vit totalement dans l’obéissance de son maître, et sa vie dépend entièrement de ce dernier. On reconnaît l’authentique serviteur à certaines qualités, dont la fidélité et l’humilité. La fidélité est la première qualité du serviteur. C’est le souci attentionné envers les gens de la maison du maître et ses biens, comme si ceux-ci lui appartenaient en propre. Jésus attend une telle fidélité des apôtres qu’il a choisis comme collaborateurs (Mt 24, 45-47). Les critiques que Paul a dû essuyer de la part des Corinthiens nous ont valu une défense de sa part qui met en évidence sa fidélité à transmettre l’Évangile dans son intégralité, car cet Évangile ne lui appartient pas : « Ce n’est pas nous-mêmes, mais Jésus Christ Seigneur que nous proclamons. » (2 Co 4, 5) L’humilité est une autre qualité du serviteur. Paul ne s’est pas donné son ministère, il l’a reçu du Seigneur le jour de sa conversion (Ep 3, 7-8). Cette humilité permet de conserver vivante sa conscience de dépendre entièrement du Christ. Le serviteur humble a conscience de sa fragilité humaine. Il ne cherche donc pas à se mettre en valeur de sorte que l’Évangile apparaît alors dans toute la force de sa vérité : « Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous. » (2 Co 4, 7) On reconnaît l’humilité et la conscience de sa fragilité dans l’évaluation que Paul fait de sa première prédication à Corinthe, dans une société grecque où l’on attachait une grande importance à la rhétorique. Paul reconnaît qu’il ne possédait pas les qualités oratoires prisées par les Grecs. La force de sa prédication résidait plutôt dans la personne du Christ qu’il était allé proclamer à Corinthe (1 Co 2, 1-5). L’humilité du serviteur est donc une qualité essentielle pour qu’apparaissent en pleine lumière la personne du Christ et la puissance de l’Évangile. Le serviteur doit s’effacer devant son maître, afin que les êtres humains donnent leur adhésion non au serviteur mais à son maître. Paul se présente comme le serviteur non seulement du Christ mais aussi des chrétiens. Après avoir affirmé que le Christ était l’unique objet de sa prédication, Paul enchaîne : « Quant à nous-mêmes, nous nous proclamons vos serviteurs à cause de Jésus. » (2 Co 4, 5) Le service du Christ et le service des chrétiens, qui sont les membres du Corps du Christ, sont inséparablement liés l’un à l’autre. La proclamation de l’Évangile est perçue non seulement comme un service rendu au Christ, mais aussi un service rendu aux êtres humains pour qu’ils découvrent dans le Christ celui qui donne sens à leur existence.Suite de la série : Chronique précédente : |
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