chronique du 9 novembre 2007 |
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La mauvaise réputation du serpentCombat contre le serpent Apophis Nous aimerions savoir si la Bible a joué un rôle important dans la réputation du serpent? Est-ce que la réputation de cet animal est complètement négative? (Bastien) En fait, c’est l’inverse qui s’est produit. C’est parce que, dans toutes les cultures anciennes, le serpent a mauvaise réputation que la Bible le présente de la même façon. Les serpent sont répugnants à plusieurs personnes. Ils rampent sans qu’on les voit, sont souvent venimeux, etc. Dans le psychologie des profondeurs, la forme phallique des serpents est aussi suggestive. C’est pourquoi la Bible reflète les croyances et conceptions des peuples qui l’ont écrite. L’image du serpent est, oui, toujours négative. Les Anciens n’avaient pas le luxe de l’écologie. Leur relation avec le monde était souvent conflictuelle. Ils devaient d’abord et avant tout survivre dans un environnement trop souvent hostile, où guerres, famines et maladies les menaçaient constamment. On comprendra donc que, pour eux, l’herpétologie (science qui étudie les reptiles) était le dernier de leur souci. Les passages sur les serpents dans la Bible se divisent donc selon les thèmes suivants :
Peut-être y a-t-il une connotation un peu moins négative en Is 14,29 où le serpent qui sort de façon inattendue d’une souche morte indique que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Mais il s’agit ici d’une qualité d’un défaut, c’est-à-dire l’aspect incompréhensible de la vie qui s’accroche. De même en Mt 10,16 où Jésus conseille à ses disciples d’être prudents comme des serpents. Seul Is 11,8 cité en 65,25 est positif en ce sens que le prophète envisage la paix messianique comme un temps où le serpent ne sera plus menaçant. Le serpent dans sa valeur symboliqueComme la plupart des serpents vivent entre les pierres à cause de leur besoin de chaleur, ou dans le sable chaud du désert, on en tira la conclusion qu’ils mangeaient de la poussière (Gn 3,14). De là, ainsi que des autres particularités dont nous avons parlé, la symbolique du mal qui a lui été associé. On pense surtout au célèbre récit mythique de Gn 3 (cf. 2 Co 11,3), qui entend rendre compte du mystère même du mal dans le monde et dans l’humain; mais aussi en Nb 21,6-9 (cf. 2 R 18,4; Sg 16,5.10; Jn 3,14-15; 1 Co 10,9), ou dans Ap 12,9.14-15. Le pouvoir sur le mal implique donc le pouvoir sur les serpents (Mc 16,18; Lc 10,19; Ap 20,2; cf. Ac 28,3-6. Peut-être des textes plus difficiles comme Ex 4,3; 7,9-15). Le serpent mythiqueLa destruction de Leviathan (détail) Les Israélites n’ont jamais vécu près de la mer, ils n’ont jamais eu de flotte (sauf une courte période; cf. 1 R 9,26-27). Les baleines observées par les anciens marins en Méditerranée ne présentant que leur dos avec un énorme jet d’eau, l’imaginaire s’est vite emparé de ces créatures mystérieuses pour en faire des monstres. Les histoires des marins phéniciens ou autres, ainsi que les mythes de création mésopotamiens où la divinité organisatrice lutte contre un monstre-serpent qui comporte une connotation maléfique ont fait en sorte que certains textes bibliques évoquent aussi ce « monstre des origines » en forme de serpent qui aurait été vaincu par Dieu à l’origine du monde : Gn 1,21; Jb 3,8; 7,12; 26,12-13; Ps 74,13-14; 89,10-11; 148,7; Is 27,1; 51,9; Jr 51,34; Am 9,3. Lire aussi : Chronique précédente : |
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