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ISBN : 2762125634
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Jésus contre le temple?
Analyse historique-critique des textes
Chrystian Boyer
Montréal, Fides (Héritage et projet, 68), 2005, 159 p.
La violence de Jésus contre les vendeurs et les changeurs du
temple de Jérusalem a retenu lattention des quatre évangélistes.
À son procès devant le Sanhédrin, de faux témoins
rappellent sa prédiction que le temple sera détruit. (Mc
14,58) Est-il possible de découvrir les motifs qui animaient
Jésus pour poser un geste aussi provocateur? En annonçant
la destruction du temple, Jésus prédisait-il lérection
dun nouveau sanctuaire? Quel rôle sattribuait-il dans
ce bouleversement? A-t-il voulu purifier tout simplement le temple,
sans le détruire, ou bien a-t-il voulu poser un geste prophétique,
voire messianique? Toutes ces questions sont dun vif intérêt
pour comprendre cette réaction de Jésus, charnière
entre son ministère et sa condamnation par les autorités.
Si on replace cet événement
dans lensemble de la mission de Jésus et de lattitude
des disciples après le départ de leur Maître, on
se heurte à une ambiguïté. Dans lensemble,
les disciples nommément Pierre, Jean et Jacques - fréquentent
le temple et lui accordent une valeur certaine pour leur prière
et leur prédication. Par contre, Étienne et les Ébionites
se montrent virulents contre ce temple « fait de mains dhommes. »
(Ac 7,48) Les disciples de Jésus nauraient pu avoir des
jugements aussi contraires sur le temple, si leur Maître avait
prononcé un verdict clair et tranché à son endroit.
Pour évaluer une action aussi
dramatique de Jésus, il faut la replacer dabord dans lensemble
de son ministère. De plus, les valeurs, les croyances et les
pratiques juives forment un contexte éclairant. Dans une étude
concise et méthodique, dirigée par le professeur Gérard
Rochais, Chrystian Boyer examine avec précision les témoignages
les plus éclairants sur le sujet. Il nous présente une
mise au point juste et prudente sur cet événement controversé.
Comme toutes les études pondérées qui essaient
de remonter au Jésus de lhistoire, celle-ci conclut rarement
à des certitudes.
Jean-Louis DAragon, SJ
Bibliste, Montréal
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