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LIVRES

jaquette

ISBN : 2226154973

Site de l'auteur

Prix Goncourt 1994 pour Un aller simple, Molière 97 du meilleur spectacle pour son adaptation du Passe muraille, Grand Prix du Théâtre de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre, Didier van Cauwelaert est l'auteur de nombreux romans dont L'Éducation d'une fée, L'Apparition, Hors de moi ...

  L’évangile de Jimmy
Didier van Cauwelaert
Paris, Albin Michel, 2004, 420 p.

 

« Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ. »

PDFLire un extrait

Après avoir appris que l'on avait trouvé des traces d'ADN dans le sang imprégnant le linceul de Turin, Didier van Cauwelaert a imaginé ce roman plein d’humour et très bien reçu par la critique. L’idée de reconstruire un Messie américain lui permet d’aborder plusieurs sujets d’actualité et d’horizons divers : clonage humain, humanité et divinité du Christ, rapport entre science et foi, politique américaine...

     Jimmy Wood n’était pas préparé à un tel destin. Refusant d’abord de croire les émissaires de la Maison-Blanche, il se demande ce que l’administration attend de lui. Rebelle et se disant athée, Jimmy commence alors un véritable chemin de croix. En plus des questions qui l’assaillent sur son identité et sur son enfance, c’est tout son monde et ses repères qui s’écroulent. Pour apprendre son nouveau rôle messianique, l’administration américaine l’entoure d’une série d’experts : attaché de presse, relookeuse, psychiatre, nutritionniste, rabbin... Après bien des résistances, Jimmy se laisse prendre au jeu et décide d’aller jusqu’au bout de la mission dont il se sent investi.

     Une lecture attentive nous permet de constater que le romancier ne fait pas que raconter une histoire. Il propose une réflexion critique sur les institutions, le marketing d’image, l’influence des leaders charismatiques. On soupçonne même qu’il livre les fruits de son propre questionnement religieux quand il écrit, par exemple : « Irwin se dit que le secret de l’Incarnation était là : c’est le doute qui fait l’homme, pas la foi. [...] Dieu est venu sur Terre pour nous montrer que la foi n’est pas une question de certitude, mais d’amour. » (p. 273s) Le Christ qu’il présente n’est sans doute pas conforme à l’image communément admise mais il est certainement plus humain que celui de Gerald Messadié (Et si c’était lui, L’Archipel, 2004).

Sylvain Campeau
Bibliste, Laval

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