INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Symbole biblique
  montagne
Imprimer

chronique du 14 juin 2013

 

Jérusalem, la cité des rois et de YHWH

Jérusalem

Jérusalem selon les Chroniques de Nuremberg
Hartmann Schedel, Liber Chronicorum, 1493


Un vieil adage [1] dit que, des dix mesures de beauté descendues sur le monde, Jérusalem en a pris neuf, et le reste de la terre, une seule. Il n’y a pas de beauté pareille à celle de Jérusalem. Ville sainte pour les Juifs, les chrétiens et les musulmans, Jérusalem est bien plus qu’une municipalité, elle est un symbole biblique primordial.
 
     D’après la Bible, à l’époque du roi David, la ville était occupée par les Jébuséens (un peuple cananéen). David la conquerra et y installera la capitale politique et religieuse de son royaume. Encore aujourd’hui, on peut encore visiter les ruines de la « cité de David », qui se trouvent au sud-est de la vieille ville de Jérusalem. C’est là qu’il aurait installé son palais et que, plus tard, Salomon aurait érigé le premier Temple. Évoquer Jérusalem, c’est évoquer la lignée de rois qui depuis David régnait sur le pays. Jérusalem, c’est aussi la ville où se retrouve le Temple de YHWH, le Dieu national d’Israël. En un mot, parler de Jérusalem rappelle à la fois l’importance politique et l’importance religieuse du peuple de la Bible.

     Malgré les nombreuses fouilles qui y ont été effectuées, peu d’artéfacts appuient la grandeur du royaume de David et de Salomon, du moins comme elle a été présentée dans les textes bibliques. Ces textes ont probablement amplifié la splendeur de Jérusalem qui est présenté comme le symbole de la puissance du roi et de la majesté du Seigneur.

     En 587 avant notre ère, Nabuchodonosor prend Jérusalem, pille le Temple et déporte à Babylone le roi Joaquin ainsi que les notables du royaume. Les Babyloniens y établissent un gouverneur, appelé Sédécias. Quand celui-ci se révolte, cela donne lieu à un nouveau siège de la ville. Nabuchodonosor la reprend ensuite, mais, cette fois, le Temple et les murailles sont complètement détruits parce que l’on croit être un immense incendie. Après cette destruction, pour ceux qui vivent en exil, Jérusalem, devient le symbole nostalgique de la gloire passée.

     Tranquillement, le souvenir de Jérusalem nourrit un nouvel espoir : celui d’un retour grâce à l’intervention d’un Messie. De tous les temps, pour les juifs vivants parmi la diaspora, parler de Jérusalem apporte un mélange de nostalgie et d’espoir. C’est d’ailleurs à Jérusalem qu’ils attendent encore le Messie.    

     Aujourd’hui, chrétiens, juifs et musulmans y ont accès aux lieux saints de leur tradition respective. La cohabitation n’est pas facile et apporte son lot de conflits. J’ai eu la chance de vivre à Jérusalem tout un été; ce voyage a changé ma façon de lire la Bible et de comprendre ma foi. Je suis bien d’accord avec cette citation d’Élie Wiesel :

Jérusalem : la face visible et secrète, le sang et la sève de ce qui nous fait vivre ou renoncer à la vie, l’étincelle qui jaillit dans le noir, le murmure qui traverse les clameurs d’allégresse, de bonheur. Pour les exilés, une prière. Pour les autres, une promesse. Jérusalem : cité qui miraculeusement transforme tout homme en pèlerin; nul ne peut la visiter et s’en aller inchangé. [2]

[1] Talmud de Babylone Kidsuhim, 49, 2.

[2] Élie Wiesel, cité par Didier Decoin dans Le dictionnaire amoureux de la Bible, Paris, Plon, 2009, p. 406.

Sébastien Doane

Chronique précédente :
Bon comme le pain