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Présence divine et refuge
Certains passages bibliques établissent un lien entre l'arbre et la révélation divine. Abraham entre en contact direct avec Dieu aux chênes de Mambré (Genèse 18, 1-2), Moïse reçoit sa vocation près d'un buisson (Exode 3, 2-5), Débora juge sous un palmier (Juges 4, 4-5), Zacharie a une vision où un personnage se tient aux pieds des myrtes (Zacharie 1, 8-11). L'association arbre-révélation divine n'est pas accidentelle. L'arbre n'est pas ici un simple élément de décor. Il apporte une certaine autorité à ce qui est transmis. Zacharie se fait même un devoir de répéter la présence des myrtes à trois reprises.
De manière semblable, la Bible associe parfois le bois à la présence divine. Chez les peuples voisins d'lsraël, une telle association est même de l'ordre de l'identification. Des statuettes et pieux de bois sont vénérés comme des idoles. La tradition biblique, même si elle dénonce ces pratiques, s'en rapproche tout de même en donnant un caractère sacré à certains arbres (Genèse 35, 4).
Le bois symbolise la présence divine de manière beaucoup plus claire lorsqu'il est question de l'arche d'alliance. Ce sanctuaire portatif a toutes les allures d'un coffre et est fabriqué de bois d'acacia. À travers l'arche, Dieu intervient pour protéger et soutenir son peuple en route vers la Terre sainte et durant la conquête de celle-ci. Pour bien en montrer le caractère sacré, il est interdit de s'en approcher (Josué 3, 4a), question de garder la nécessaire distance entre l'être humain et la divinité. Dans le livre de Josué, l'arche fend les eaux du Jourdain pour permettre au peuple de passer à pied sec (3, 14-17). Elle fait le tour de Jéricho et les murs de la ville tombent (6, 11-14).
En certaines occasions, le bois symbolise la protection sans que Dieu y soit explicitement présent. Dans le cas de l'arche de Noé, le rapprochement avec le processus de gestation est évident (Genèse 6, 13 - 8, 19). Des êtres vivants se retrouvent dans un endroit clos, bien protégé des dangers. Ils représentent la vie qui va se perpétuer, grâce à Dieu qui protège comme une mère. Le thème de l'arche de Noé se rapproche du récit de l'enfance de Moïse, que la fille de Pharaon enferme dans une embarcation faite de papyrus, matériau apparenté au bois (Exode 2, 1-10). Ce berceau flottant permet à Moïse, qui présidera à la naissance du peuple d'Israël, d'échapper à la mort.
Une idée semblable se retrouve dans le Nouveau Testament lorsque la barque sert de protection à Jésus et ses disciples. Grâce à cette embarcation, ils peuvent échapper aux périls de la tempête (Matthieu 8, 23-27) et à l'enthousiasme des foules (Marc 3, 9). La barque est aussi le lieu où se produit la pêche miraculeuse (Luc 5, 4-11). La prédication apostolique aura tôt fait d'avoir recours à la barque pour symboliser l'Église.
Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrivée, je l'ai décidé, car la terre est pleine de violence à cause des hommes et je vais les faire disparaître de la terre. Fais-toi une arche en bois résineux, tu la feras en roseaux et tu l'enduiras de bitume en dedans et en dehors (Genèse 6, 13-14).
Jean Grou
Rédacteur en chef à la
revue Univers
Pour lire la Bible... dans l'arbre
• Arbre et révélation : Genèse 18, 1-5
• Contre l'idolâtrie : Deutéronome 4, 25-28
• Arbre et présence divine : Genèse 35, 2-5
• Bois et présence divine : Nombres 10, 33-36
• Bois protecteur : Matthieu 14, 22-33
Chronique
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Vie éternelle et immortalité