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chronique du 27 septembre 2013

 

Béelzéboul

Statuette dite de « l'Adorant de Larsa »

Les tentations du Christ
Duccio (1260-1318)
Huile sur bois, 43 × 46 cm, circa 1308-1311
Frick Collection, New York

Hébreu : Baʿal Zəbûb 
Grec : Beelzeboúl

Jésus était accusé par les pharisiens d’être possédé par Béelzéboul et de chasser les démons par lui (Mc 3,22 et Lc 11,18). Ce représentant du mal est appelé chef des démons dans ces récits. Les divers manuscrits transmettent trois variantes de son nom : Beelzeboul (la majorité des manuscrits), Beezeboul (pourrait être l’original puisque c’est la variante de quelques manuscrits importants, elle reflète la prononciation populaire en Palestine) et Beelzeboub (une version alignée sur un mot hébreu transmis par le livre des Rois).

     Curieusement, Béelzéboul n’apparait pas dans la littérature ancienne juive. L’origine de ce nom n’est pas certaine, mais la plus populaire est celle-ci. Il s’agirait d’une déformation de Baal-Zebub qu’on retrouve dans le livre des Rois (1 R 1,2-6.16). Ce nom évoquerait une divinité philistine de la ville d’Eqrôn telle qu’on le voit en 2 R 1,2 dans l’expression « Baal Zebub, dieu d’Eqrôn ». Cette expression hébraïque a été traduite en grec dans la Septante par Baal-myia qui veut dire le seigneur des mouches. Probablement qu’il s’agit d’une dérision visant les mouches volant autour des sacrifices offerts, mais peut-être que cette divinité invoquée à Eqrôn était réellement invoquée contre les mouches.

     La variante Beelzeboul signifie littéralement « seigneur du fumier ». Il serait donc une dérision de Baal, dont l’idolâtrie est décriée par les prophètes bibliques. Il s’agit d’une habitude de la judéité antique que reflète le texte biblique de reprendre des aspects culturels du monde alentour, pour les détourner ou s’en moquer. Le fumier dont il est question serait les sacrifices offerts à Baal. Baal-Zebub aurait été transformé en Béelzéboul puisque sa prononciation est plus facile.

     Il existe plusieurs orthographes alternatives, quoique moins fréquentes, comme Baal-sébub, Baal-zébub, Baalzébuth, Béelzébub, Béelzébuth, Belzéboul, Belzébul, Belzébut... L’important est de comprendre que les évangiles utilisent ces noms pour désigner le chef des démons, le prince du mal. Les adversaires de Jésus ne disent pas que Jésus n’opère pas de miracle, mais bien que c’est par Béelzéboul qu’il fait ces actes de puissances. Les adversaires et les disciples de Jésus reconnaissent les guérisons et miracles, la question est de savoir quelle est l’origine de son pouvoir : Dieu ou les forces du mal? Les évangiles affirment bien entendu que le pouvoir de Jésus est divin.

Sébastien Doane

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