chronique du 1er octobre 2010 |
|||||
Deux conclusions pour un ÉvangileJ’ai lu dans les notes de ma Bible, qu’à l’origine, l’évangile selon Marc se terminait au chapitre 16 verset 8. Est-ce vrai? (Cassandre, Marseille) Ce que vous avez lu est vrai. Voici la conclusion originale de l’évangile de Marc qui a lieu au tombeau vide de Jésus et met en scène un jeune homme habillé d’une robe blanche et trois femmes.
Étonnement, à l’origine, l’évangile de Marc se terminait avec ce verset. Comme sur des points de suspension… Les femmes avaient peur et ne dirent rien à personne… Cette fin surprenante a inspiré d’autres rédacteurs à écrire une autre conclusion à l’évangile de Marc. La suite du chapitre 16 a été ajoutée quelques siècles plus tard en résumant diverses apparitions du ressuscité. Les exégètes affirment que la suite du chapitre 16 est un ajout pour plusieurs raisons. D’abord, les plus anciens manuscrits de l’évangile se terminent ici. Puis, certains manuscrits ayant la version longue du chapitre 16 ont des notes de copistes indiquant que le texte se terminait originalement au verset huit. Enfin, le vocabulaire et le style employés dans cette seconde finale sont très différents de ceux du reste de l’évangile. C’est pourquoi déjà, certains Pères de l’Église de l’antiquité mettaient en doute la conclusion de l’évangile de Marc. On retient que l’évangile de Marc se termine avec le silence des femmes. Il n’y avait donc pas d’affirmation claire de la résurrection ou d’apparitions aux disciples. Marc ne donne qu’un tombeau vide et un jeune homme vêtu de blanc pour indiquer aux femmes que le crucifié n’est plus dans son tombeau, mais qu’il les précède en Galilée. La Galilée est le lieu d’où provient Jésus. C’est là qu’il a vécu, rencontré ses disciples, parlé du royaume de Dieu. Lorsque le texte indique qu’il faut retourner en Galilée, c’est comme s’il disait qu’il faut retourner à l’origine de l’expérience de la rencontre de Jésus Il faut revenir à ce qu’il a fait et dit tout au long de son ministère. Jésus n’est plus dans le tombeau, il est encore vivant dans toutes les expériences que ses disciples ont partagées avec lui. Ce retour en Galilée exige du lecteur de l’évangile de faire une relecture, une réinterprétation de toute l’expérience de la vie de Jésus à la lumière de sa mort/résurrection. Le silence des femmes interpelle vivement le lecteur. Devant tout ça, est-ce que le lecteur va arrêter là, paralysé par la peur, ou va-t-il croire à la bonne nouvelle de Jésus, le Christ, fils de Dieu tel que l’annonçait déjà le premier verset de l’évangile? La question nous est posée, à chacun de répondre. Chronique précédente : |
|||||
|
|||||