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Récitatif biblique

 

récitatif
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chronique du 25 janvier 2013
 

Découverte de l’approche canadienne du récitatif biblique dans une paroisse de Strasbourg

Friederike Hagen, une Allemande francophile formée par Louise Bisson, a animé deux journées de récitatif biblique à Strasbourg et Christiane Issler, de la paroisse protestante, a été si touchée par « l’approche canadienne » qu’elle a transmis un compte-rendu de son expérience dans le bulletin paroissial. Eh oui, l’Association canadienne du récitatif biblique (ACRB) forme des transmetteurs en Europe!

     Dans le texte, nous pouvons reconnaître les trois objectifs de la transmission selon l’ACRB : le savoir-faire  (apprendre le récitatif), le savoir (analyser le texte) et le savoir-être (découvrir ce que le texte révèle de Dieu et de soi-même par l’effet que le récitatif a dans le corps).

Découverte du récitatif biblique

     Réciter la Parole biblique? Mieux que cela, la rythmer, la chanter, la « gestuer »…! Transmise autrefois oralement, dans la vie en mouvement, en déplacements, elle s’inscrivait directement dans l’esprit, le cœur, le corps de ceux qui l’entendaient, l’écoutaient, sans passer par une lecture.

     Est-il encore possible aujourd’hui de goûter pleinement la sève des textes qui nous sont parvenus, sans avoir recours au Livre? Des personnes de la paroisse ont tenté cette expérience par deux fois, au cours du dernier trimestre de l’année passée.

     Dans l’Église, beaucoup de passages des Écritures ont été lus maintes fois, transmis, écoutés, accueillis de manières diverses, retenus. C’est un héritage dont nous ne pouvons pas nous passer! Mais certains textes ont peut-être perdu un peu de leur fraîcheur à l’usage, à moins qu’ils ne soient écoutés d’une oreille un peu moins avide.
Dans la pratique du récitatif biblique, on propose de se confronter à un texte, tout d’abord en l’apprenant par cœur. La personne qui transmet le texte n’y ajoute rien, si ce n’est une aide à la mémorisation, par le corps, le chant et le mouvement – éléments qui en précisent le sens –, en procédant par petites touches. Il est ainsi en quelque sorte incorporé, et a des chances supplémentaires d’être vécu. Il est vrai que le texte a été reformulé selon les caractéristiques de la tradition orale, notamment avec certaines répétitions, mais toujours au plus proche de son origine. À la suite de cela, une étude permet de se trouver dans la réalité du contexte où la Parole a été prononcée. Elle devient efficace pour ceux qui la pratiquent ainsi : elle ne les quitte plus, résonne en eux, les habite et les remplit, non pas pour combler un vide, mais pour atteindre les profondeurs de l’être.

     Un moment tout à fait particulier est celui où chaque personne est invitée à s’arrêter, dans le silence, sur un mot du texte, à le laisser « parler en soi,  et révéler quelque chose de son vécu profond. C’est une « nourriture » qui incite à désirer chercher davantage !
Partager cela entre les personnes présentes est possible, mais il n’y a aucune obligation.  Pourtant, cela a fait partie des temps forts de ces rencontres : « s’arrêter, tendre l’oreille, s’émerveiller, partager ».

    Ésaïe nous transmet  (chapitre 55, versets 10-11) ce que Dieu dit de sa Parole :

« De même que la pluie et la neige descendent des cieux
et n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et fait germer
pour qu’elle donne la semence au semeur
et le pain à celui qui mange,

ainsi en est-il de la Parole qui sort de ma bouche.
Elle ne retourne pas vers moi sans effet,
sans avoir exécuté ce que je voulais
et fait réussir ce pourquoi je l’avais envoyée. »

Christiane Issler, Strasbourg

 

Article précédent :
Tes paroles se laissaient trouver (Jérémie 15,16)